Mars 1962 - n° 200

L’idée européenne n’a plus le mérite de la fraîcheur et de l’originalité. Elle est, au contraire, victime de redites nombreuses, de ressassements, au point qu’il faut faire un effort d’imagination pour prendre clairement conscience du fait que la naissance, au lendemain de la deuxième guerre mondiale, du mouvement vers l’unité européenne, tient du miracle. Jamais les divisions n’avaient été plus profondes entre les peuples européens, qui venaient de se livrer la guerre la plus atroce de l’histoire ; et cependant on a vu, dès l’immédiat après-guerre, surgir l’idée qu’il convenait pour ces peuples, non seulement de faire la paix, de se réconcilier, mais d’entreprendre la création d’une unité organique. C’est Winston Churchill qui le premier, en 1946, à Zurich, a lancé l’idée de l’unification de l’Europe qui, disait-il, devait être fondée en premier lieu sur la réconciliation entre la France et l’Allemagne. Lire les premières lignes

  p. 389-417

O T A S E : « Organisation du Traité de l’Asie du Sud-Est ». L’expression, il faut l’avouer, ne se présente pas comme d’un français très heureux. Qu’est-ce que l’« organisation d’un traité » ? On n’« organise » pas un traité : il s’agit donc de l’organisation instituée en vertu d’un traité, le « Traité de Défense Collective pour l’Asie du Sud-Est ». Lire les premières lignes

  p. 418-437
  p. 438-451

Pour bien apprécier le tournant que vient de prendre le gouvernement italien à la suite des décisions du congrès tenu à Naples par le parti majoritaire, la Démocratie Chrétienne, il faut remonter jusqu’à 1953, au lendemain des élections législatives qui s’étaient déroulées selon un mode inhabituel et avaient apporté une grosse déception au président De Gasperi. Lire les premières lignes

  p. 452-460
  p. 461-472
  p. 473-490

Le 12 septembre 1959 — date mémorable — le vaisseau spatial russe Lunik II lancé contre l’Astre des Nuits, atteignait celui-ci au tiers de son diamètre. C’était le premier pas sur la voie de la conquête de la Lune, problème fabuleux qui entretenait chez les penseurs des temps les plus reculés, un espoir alors chimérique. Lire les premières lignes

  p. 491-506
  p. 507-515

Le 14 mai 1955, la plupart des États du bloc communiste signent un Traité d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle connu sous le nom de « Pacte de Varsovie », pendant à l’Est de l’Otan qui vient alors d’accueillir la République fédérale d’Allemagne. Dans cet article (traduit de l’anglais), l’auteur nous invite à un tour d’horizon du potentiel militaire du bloc de l’Est. Lire les premières lignes

  p. 516-526
  p. 527-534
  p. 535-542

Chroniques

  p. 543-549
  p. 549-554
  p. 554-559
  p. 560-565
  p. 566-571

Bibliographie

Bertil Stjernfelt : Alerte sur le Mur de l’Atlantique  ; Presses de la Cité, 1961 ; 317 pages - Jean Némo

Voici une étude intéressante, écrite par un officier suédois d’artillerie et qui ne fait nullement double emploi avec les nombreux livres publiés sur le débarquement allié en Normandie, en juin 1944, et sur les réactions allemandes. En effet, le lecteur y trouvera réunis, dans une première partie, des renseignements d’ordre technique sur la valeur des fortifications, de l’artillerie et des unités allemandes qui constituaient le fameux « mur de l’Atlantique ». Ces renseignements sont clairs, précis, et apparemment exacts, qu’il s’agisse des données d’ensemble ou de détail. Dans une seconde partie de son étude, Bertil Stjernfelt montre comment les ouvrages, les pièces et les hommes qu’il avait présentés dans la première partie se sont comportés pendant l’attaque elle-même, assurant ainsi l’unité de son travail à la fois technique et historique. Cette réussite mérite d’être signalée. Lire la suite

  p. 572-572

Amiral André Lemonnier : Les cents jours de Normandie  ; Éditions France-Empire, 1961 ; 313 pages - Jean Némo

De nombreux ouvrages ont paru récemment sur le débarquement de 1944 en Normandie. Généralement, ils en ont traité les aspects techniques ou anecdotiques. Le livre de l’amiral Lemonnier a un autre but : celui de donner, des opérations qui se sont déroulées du 6 juin au 15 septembre 1944 – pendant « les cent jours » – un résumé précis, faisant la part des plans stratégiques et de leur exécution, illustrant les faits de quelques anecdotes, et mettant en relief, tout en les incorporant à l’ensemble de la manœuvre, le rôle des unités françaises des trois armées qui prirent part au débarquement ou participèrent aux opérations ultérieures. Lire la suite

  p. 572-573

Colonel Rémy : Mémoires d’un agent secret de la France libre. T. III : La délivrance  ; Éditions France-Empire, 1961 ; 511 pages - Jean Némo

Nous avons déjà rendu compte, au moment de leur parution, des deux premiers tomes de ce vaste ouvrage (I & II). Ce troisième et dernier tome a les mêmes qualités que les deux autres : vivacité et clarté du récit, alternance de situations dramatiques, émouvantes et cocasses, mais il contient cependant davantage de témoignages sur l’atrocité des camps de concentration allemands, où furent les uns après les autres envoyés les membres du réseau « Confrérie Notre-Dame ». L’auteur qui avait directement raconté ses propres aventures dans les premières parties de son livre, s’efface ici derrière ceux qui le secondaient, et leur rend un hommage simple et direct. Lire la suite

  p. 573-573

Correlli Barnett : Les généraux du Désert  ; Éditions du Livre contemporain, 1960 ; 319 pages - Jean Némo

En faisant les portraits des cinq généraux britanniques qui se sont succédé à la tête de la 8e Armée, dans le désert de Libye, Correlli Barnett est évidemment conduit à écrire l’historique des opérations, vues du côté anglais. Ce livre contient donc d’abord le récit, déjà souvent fait des avances et des replis de la 8e Armée entre le golfe de Syrte et la frontière égyptienne. Les opérations militaires ne constituaient pas le sujet principal de l’ouvrage ; il n’en est pas moins regrettable que leur relation ne fasse pas une part suffisamment importante aux problèmes logistiques, qui dominaient l’action sur le champ de bataille, et soit par suite très incomplète. Lire la suite

  p. 574-574

Jacques Benoist-Méchin : Le Roi Saud ou l’Orient à l’heure des relèves  ; Éditions Albin-Michel, 1960 ; 575 pages - Jean Némo

Ce livre est la suite de ceux qu’a publiés antérieurement l’auteur sur Mustapha Kemal et Ibn Séoud. Le titre Le Roi Saud est heureusement complété par le sous-titre, qui donne davantage le sens du contenu de l’ouvrage. Il s’agit en effet, non pas de l’histoire personnelle du Roi d’Arabie, mais d’une fresque largement traitée de l’histoire récente du Proche-Orient. Il suffit d’ailleurs de lire le titre des chapitres pour s’en convaincre : le relèvement de la Turquie, le pacte de Bagdad, l’Arabie s’interroge, la fondation d’Israël, la révolution égyptienne, le drame de Suez. Lire la suite

  p. 574-575

Brian H. Warmington : Histoire et civilisation de Carthage : 814 avant JC – 146 après JC  ; (traduit de l’anglais par Solange-Marie Guillemin) Éditions Payot, 1961 ; 325 pages - Jean Némo

Voici une histoire qui, sans faire appel à des considérations savantes, fournit au lecteur une vision claire de ce que furent les vicissitudes, les grandeurs et les défaites de Carthage au cours de dix siècles. Peut-être l’actualité haletante de notre époque ne laisse pas grand loisir pour s’occuper de civilisations mortes. Il est cependant intéressant de se replonger dans le passé et d’y rechercher ce qui est éternel : l’homme, avec ses ambitions, ses qualités, ses défauts. En cette matière, l’histoire de Carthage donne de nombreux sujets de réflexion, qu’il s’agisse de la lutte pour l’hégémonie en Méditerranée, le monde connu d’alors, ou l’action des grands hommes sur le cours des événements. Lire la suite

  p. 575-575

Général François Ingold : Samory sanglant et magnifique  ; Éditions du Seuil, 1961 ; 221 pages - Jean Némo

À la liste déjà longue des ouvrages du général Ingold, s’ajoute ce livre sur Samory. C’est un sujet d’actualité, puisqu’il traite de l’Afrique et d’un des plus célèbres des chefs contre lesquels se heurta notre pénétration à la fin du siècle dernier. L’auteur indique dans sa préface ce qu’il a voulu faire. « Aux faits militaires, combats et traités, je n’ai voulu accorder que le strict développement nécessaire à la compréhension du sujet. Mais davantage je me suis attaché à l’évocation de “l’homme” par ses états d’âme ; à l’emprise du milieu par les traditions, les légendes, le faste ; à l’ambiance par les aspects de la nature, savanes, fleuves, forêts… » On ne pouvait mieux définir ce que contient cet ouvrage, et l’auteur a tenu remarquablement ses intentions et ses promesses. Lire la suite

  p. 575-575

Raymond Debenedetti : La médecine militaire  ; Puf, 1961 ; 128 pages - Jean Némo

Nul n’était plus qualifié que le médecin-général Debenedetti pour parler de la médecine militaire. On ne peut que conseiller la lecture de ce petit livre, d’abord aux militaires eux-mêmes, qui pourront y trouver une clarification de leurs connaissances sur un Service dont ils peuvent difficilement juger de l’ampleur, ensuite aux civils, dont beaucoup peut-être n’ont vu la médecine militaire que sous l’apparence de la salle de visite ou l’infirmerie d’une caserne. Mais c’est encore davantage aux jeunes étudiants que s’adresse cet ouvrage, en leur montrant la forme et l’étendue des différentes branches de la médecine militaire ; la lecture de cet ouvrage peut susciter des vocations. ♦

  p. 576-576

Revue Défense Nationale - Mars 1962 - n° 200

Revue Défense Nationale - Mars 1962 - n° 200

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

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