Janvier 1953 - n° 099

L'auteur est rentré récemment en France, venant du Japon, après un voyage d'études de trois mois et demi destiné à préparer pour l’École nationale d’administration (ENA) un cours intitulé : « Relations politiques des États-Unis et de l’Extrême-Orient, depuis 1928 ». Lire les premières lignes

  p. 3-15

Interrogé en septembre 1952 sur les possibilités de réduction des objectifs fixés à Lisbonne, à une époque où l’on n’avait peut-être pas tenu un compte suffisant des armes atomiques tactiques, des bombardiers lourds transsoniques à voilure en delta et autres nouveautés destinées à économiser le fantassin, le général Gruenther, chef d’état-major du S. H. A. P. E., répondait : « La leçon de la guerre de Corée, c’est le triomphe de l’infanterie ; les communistes ont tenu sans avions pendant deux ans en dépit de notre écrasante supériorité aérienne. » Lire les premières lignes

  p. 16-36
  p. 37-44

Parlant de l’exigence de reddition sans conditions exprimée par les Anglo-Américains en 1943, Churchill écrit dans ses Mémoires : « Ces mots ont fait naître des difficultés qui seront certainement discutées pendant longtemps encore. Toute une école, tant en Angleterre qu’aux États-Unis, prétend qu’ils prolongèrent la guerre et firent le jeu des dictateurs en poussant leurs armées et leurs peuples au désespoir. Je ne suis pas, quant à moi, de cet avis. Néanmoins, comme ma mémoire s’est montrée parfois défaillante, il est bon d’établir les faits tels que les rapportent mes archives. » Lire les premières lignes

  p. 45-57
  p. 58-64
  p. 65-75
  p. 76-83

À propos de l'article de l'amiral Castex, « L'Afrique et la stratégie française » de mai 1952. Lire la suite

  p. 84-86

Un correspondant, qui signe XXX et dont je regrette sincèrement l’anonymat, a exposé dans la Revue de Défense nationale de juin 1952 ses critiques à l’égard de quelques remarques que j’ai formulées jadis (« Toujours la revanche du barème », juin 1951) quant à l’inobservation du « barème » par la VIIe Armée française en 1940. Lire la suite

  p. 86-87

Chroniques

  p. 88-91
  p. 91-96
  p. 96-101
  p. 101-105
  p. 106-109
  p. 109-112
  p. 112-116

Bibliographie

Pierre Chaunu : Histoire de l’Amérique latine  ; Puf, 1949 ; 126 pages - Edmond Delage

Ce petit volume, qui fait partie de la collection « Que sais-je ? », est, dans sa concision, remarquable par la densité de sa documentation et l’agrément de son exposition. L’auteur y décrit fort bien la naissance de l’Amérique latine. C’est au point d’impact de l’humanité indienne et de l’humanité ibérique que l’Amérique latine est née. La partie moderne de l’ouvrage est excellente et aucun des problèmes relatifs au développement des États de l’Amérique du Sud, notamment depuis la dernière guerre, n’est laissé dans l’ombre, particulièrement tout ce qui a trait à l’industrialisation des grands États argentin et brésilien. ♦

  p. 117-117

Jean Babelon : Charles-Quint  ; Sociétés d’éditions françaises et internationales, 1947 ; 366 pages - J. D.

C’est un ouvrage très vivant que M. Babelon a publié dans la collection « Époques et Visages ». Il nous transporte en plein XVIe siècle, en nous faisant connaître de près la figure et la personnalité du souverain qui domine cette période de l’histoire. Son procédé est souvent descriptif. Il part des usages, du rituel, des cérémonies qui entourent et on pourrait dire enserrent le prince, le roi et l’empereur ; mais de ces éléments concrets se dégagent le caractère, les pensées politiques et religieuses, les actes du monarque. Lire la suite

  p. 118-119

Comte François-Dominique de Montlosier : Souvenirs d’un émigré (1791-1798)  ; Librairie Hachette, 1951 ; 300 pages - Edmond Delage

Ces souvenirs du comte de Montlosier éclairent une partie très importante de notre histoire et de l’histoire militaire en particulier. Ils ont d’autant plus de valeur qu’il s’agit d’un homme très averti, très cultivé, dont le jugement ne fut jamais obscurci par la passion partisane. Ce dernier était d’ailleurs tellement apprécié par Napoléon que celui-ci avait enrôlé Montlosier parmi ses correspondants secrets qui avaient mission de lui faire connaître en toute franchise « l’opinion du jour sur la marche de son administration et de ses propres actes ». L’Empereur seul lisait les rapports que Montlosier lui adressait par l’entremise de La Valette et les détruisait immédiatement. ♦

  p. 118-118

Louis Garros : Quel roman que ma vie !  ; Éditions de l’Encyclopédie française, 1947 ; 512 pages - Henry Freydenberg

Sous ce titre, M. Louis Garros a établi, presque jour par jour, l’itinéraire de Napoléon Bonaparte depuis sa jeunesse jusqu’à sa mort. C’est là une œuvre de valeur, un document indispensable pour les historiens qui étudient la vie prodigieuse de celui qui devint l’empereur Napoléon Ier. La lecture de ce calendrier permet de suivre pas à pas l’ascension du petit officier, du général prestigieux, de l’Empereur ; on reste confondu de la variété de l’œuvre accomplie, de la hauteur de vue, de l’infatigable activité de l’homme qui fut un des plus grands génies des temps modernes. Ce document intéressera aussi bien les hommes d’action et les politiques que les historiens. ♦

  p. 118-118

Antoni Ekart : Échappé de Russie  ; Librairie Hachette, 1949 ; 448 pages - J. D.

Ce livre présente, pendant la douloureuse tragédie qui commence en 1939, le milieu singulièrement trouble où se joue le sort de la Pologne entre l’Allemagne et la Russie. Suspicion, délation planent sur bien des têtes ; d’où les arrestations, les détentions avec leur accompagnement de tortures physiques et morales. Le travail forcé, le froid, la faim usent et tuent la dignité humaine même chez les plus robustes et les plus courageux. Il semble que l’auteur soit comme étonné d’avoir pu échapper à cette longue et lente agonie. Son récit prend d’autant plus d’intérêt qu’il est fait avec une émotion contenue, avec un réel souci d’impartialité et d’objectivité. ♦

  p. 118-118

Charles Becquet : Sécurité française  ; Éditions Prolibro, 1949 ; 28 pages - E. M.

En prenant l’ouvrage de M. Becquet pour un atlas historique, ainsi que l’y invite son sous-titre, le candidat lecteur commettrait une erreur grossière. Les nombreuses cartes qu’il comporte ne sont que les auxiliaires d’une érudition aussi sobre d’expression que riche d’idées générales, d’aperçus lumineux, d’explications ingénieuses. Lire la suite

  p. 118-119

Cyril L.K. James : Les Jacobins noirs. Toussaint Louverture et La Révolution de Saint-Domingue  ; (traduit de l’anglais et préface de Pierre Naville) Éditions Gallimard, 1949 ; 361 pages - J. D.

Histoire documentée et vivante de l’émancipation de Saint-Domingue, œuvre tendancieuse mais éminemment instructive. Saint-Domingue passait pour une colonie d’une merveilleuse prospérité au moment où la révolution de 1789 vient attirer l’attention sur l’esclavage des noirs. Elle devient un centre particulièrement important de tous les grands problèmes que soulèvent les questions coloniales. Blancs, mulâtres, nègres, Français, Espagnols, Anglais se mêlent, s’opposent et se combattent sur ce coin de terre ; tous les intérêts, toutes les revendications sont en jeu. Au milieu des conflits et des luttes un homme apparaît qui, né esclave, s’élève et s’impose par son courage et son habileté. Toussaint Louverture devient le maître de Saint-Domingue. Napoléon ne permet pas qu’il le reste. Il finit ses jours au Fort-de-Joux en 1803. Mais son œuvre reste avec l’esprit qui l’anima. Saint-Domingue a, en fait, acquis son indépendance en 1804 ; Charles X est obligé de la reconnaître officiellement en 1825. Lire la suite

  p. 119-119

René Chambe : L’épopée française d’Italie, 1944  ; (préface du Maréchal Alphonse Juin) Librairie Flammarion, 1952 ; 442 pages - Edmond Delage

Dans cet excellent livre, le général René Chambe décrit la rupture du front du Garigliano par les Français au mois de mai 1944 et les batailles qui suivirent pour la délivrance de Rome et de Sienne. Il fut aux premières loges au quartier général du général Juin pour suivre ces événements heure par heure. Il les narre en spectateur et en acteur, car, au témoignage même du commandant en chef, en sa brève mais excellente préface, on le vit partout, sur les cimes et dans les fonds, en premières lignes comme aux observatoires, faisant souvent le coup de feu comme un simple voltigeur. Lire la suite

  p. 119-120

ESM Saint-Cyr : Saint-Cyr  ; 1952 - Edmond Delage

Signalons l’intérêt de la jolie plaquette publiée sur l’École de Saint-Cyr. Elle contient de passionnants renseignements sur son histoire et sur son recrutement. On y voit d’ailleurs combien celui-ci est devenu précaire et l’effort qu’il faudrait faire pour l’assurer dans de meilleures conditions. Ce document contient également un intéressant plaidoyer en faveur de la reconstruction de l’École à Saint-Cyr même et de son implantation dans la région parisienne. ♦

  p. 120-120

Général Edgard de Larminat : L’Armée européenne  ; Éditions Berger-Levrault, 1952 ; 88 pages - Edmond Delage

Ce petit livre qui a soulevé, non sans raison, une certaine sensation, est précédé d’une préface de M. René Pleven. Ce n’est pas un ouvrage doctrinal, mais une série d’articles parus dans la Revue Militaire d’Informations, suivie de quelques études. Il présente, sous une forme accessible à tous et avec un réel talent, nous dirions presque de journaliste, les motifs qui ont conduit le gouvernement de M. Antoine Pinay à constituer l’institution d’une Communauté européenne de défense (CED). Il a d’ailleurs été écrit, cela se voit, pour des militaires habitués à entendre et apprécier un langage direct. Il est imprégné de la doctrine fondamentale qui veut que l’Armée européenne, par une fusion et l’utilisation rationnelle des ressources, soit l’unique moyen de rendre à l’Occident européen une chance d’égalité militaire avec les États-Unis et l’URSS. Lire la suite

  p. 120-121

Adolf Heusinger : Hitler et l’OKH  ; Éditions Berger-Levrault, 1952 ; 280 pages - Edmond Delage

L’autour de ce livre a été, au cours des opérations de la dernière guerre, intimement mêlé à leur exécution, comme un des officiers le plus importants, par le grade et les fonctions, du Haut État-Major allemand. Il a même terminé sa carrière aux côtés du Führer et assisté de très près, en sa qualité de chef de la section « Opérations », à son comportement. Lire la suite

  p. 121-121

André François-Poncet : Carnets d’un captif  ; Librairie A. Fayard, 1952 ; 426 pages - Edmond Delage

Ce livre est constitué par les notes écrites au jour le jour par l’ambassadeur François-Poncet depuis son arrestation par la Gestapo de Lyon le 27 août 1943 jusqu’à la fin de la guerre. Elles relatent les circonstances de son internement au Château d’Itter en Autriche, puis à Hirschegg, petite localité du Walsertal dans le Vorarlberg austro-bavarois. Lire la suite

  p. 121-122

Camille Rougeron : Les enseignements de la guerre de Corée  ; Éditions Berger-Levrault, 1952 ; 264 pages - Edmond Delage

Est-il aussi prématuré que se le demande l’auteur d’écrire dès maintenant un livre sur les enseignements d’une guerre dont on n’aperçoit pas encore la fin. Une explication des événements est en tout cas la bienvenue, car peu de guerres en ont déroulé une série d’événements plus contradictoires, et l’on conçoit l’embarras où doivent se trouver ceux qui ont à faire choix des matériels et de l’organisation de l’Occident au cours d’un coûteux réarmement. On doit reconnaître au moins à l’auteur le mérite de se prononcer, sur tous les points, avec une vigueur dont nos lecteurs auront pu juger au chapitre sur « La fortification » publié ici même (numéro d’août-septembre 1952). Lire la suite

  p. 122-123

Commandant Jean L’Herminier : Entre ciel et mer  ; Éditions France-Empire, 1952 ; 285 pages - Edmond Delage

Le plus célèbre de nos sous-mariniers, qui, avant d’être amputé des deux jambes, et de survivre par un véritable miracle scientifique américain, narra l’épopée du Casabianca, sur lequel il s’évada de Toulon le 27 novembre 1942, a eu l’heureuse idée d’évoquer les souvenirs de sa brillante carrière. Midship à bord de la Provence, il embarqua sur le vieux croiseur cuirassé Jules-Michelet pour relever en Extrême-Orient le Jules-Ferry ; il passa neuf mois passionnants dans l’aéronavale, alors dans l’enfance. Lire la suite

  p. 122-122

Revue Défense Nationale - Janvier 1953 - n° 099

Revue Défense Nationale - Janvier 1953 - n° 099

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Janvier 1953 - n° 099

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